26/04/2009

fractures de parade du cubitus (parry fracture)


Les fractures de parades de l’avant-bras («parry fracture») sont définies comme des fractures isolées de la diaphyse du cubitus. Elles sont attribuées à un choc direct sur un avant-bras levé au dessus de la tête pour la protéger d’un coup porté par un agresseur. Dans cette position, le bord de la diaphyse cubitale est directement exposé au choc et peut être ainsi fracturé alors que le radius reste intact.
MA Judd a réévalué ce diagnostic à partir de l’étude d’une série de l’âge du Bronze nubien datée de 2500-1500 BC (Journal of Archaeological Science 2008 35 : 1658-1666). 38 fractures de l’avant bras ont été colligées. L’auteur a analysé les types de fractures possibles des os de l’avant-bras et propose que soient retenues comme fractures de parade du cubitus celles qui répondent à 4 critères : absence de fracture radiale associée, fracture linéaire transversale, localisation près du milieu de la diaphyse et faible déplacement des fragments.
Il est cependant difficile de différentier les fractures de fatigue (stress fractures) liées à des activités physiques soutenues. Ces fractures ont un alignement conservé des fragments osseux, une petite réaction périostée fusiforme au niveau de la lésion qui se situe à la jonction tiers moyen–tiers distal de la diaphyse. Ces fractures de fatigue sont rares actuellement et qu’elle surviennent après des sollicitations mécaniques soutenues chez des sujets peu entrainés (ex fracture du tibia jeune soldat).
Dans la série étudiée, 21 des 28 fractures du cubitus répondent aux critères des fractures de parade. Les blessés étaient en majorité des hommes et il existaient peu de fractures perimortem donc de sujets décédés après un traumatisme. Cependant, 6 cubitus avaient des fractures de parade de morphologies également compatibles avec des fractures de fatigue ce qui montre la difficulté de trancher entre les deux diagnostics.

25/04/2009

Ostéoporose dans l'Egypte antique


L‘ostéoporose a longtemps a été considérée comme absente dans les populations du passé dont l’espérance de vie était faible et qui étaient considérées comme physiquement tellement actives qu’il ne pouvait exister de déminéralisation avec l’âge. Des études histologiques confirmaient ce fait selon certains auteurs. Depuis quelques années, plusieurs auteurs dont S Mays en Grande-Bretagne et l’auteur de ce blog en 2001 et 2008 (http://bertrand.free.fr/publications.htm), ont publié des études par absorptiométrie de populations médiévales démontrant une déminéralisation post-ménopausique chez les femmes identique à actuellement.
Une nouvelle étude a été réalisée sur des squelettes égyptiens de la nécropole de Giza (2687-2191BC) par ME Zaki et coll (International Journal of Osteoarchaeology 2009 ; 19 : 78-89). L’échantillon comprenait 74 sujets (43 H/31F) de deux classes sociales différentes : notables (24H/15F) et ouvriers (19H/16F), classés en 5 classes d’âge au décès. Les auteurs ont analysé la minéralisation par absorptiométrie et la microarchitecture osseuse par microscopie électronique. Pour les auteurs, il existe une déminéralisation croissante avec l’âge dans les deux sexes. L’ostéopénie et l’ostéoporose seraient plus marquées chez les hommes dans le groupe ouvriers et chez les femmes dans le groupe notables. Ce résultat est interprété comme en relation avec dans le premier cas, des stress nutritionnels et des travaux pénibles et, dans le second cas, par une sédentarité des femmes de notables.
Cette étude pêche par de nombreux points méthodologiques. Notamment, les effectifs sont trop faibles pour chaque sous groupe pour être exploité (même si ils sont testables statistiquement, il n’en sont pas pour autant biologiquement valable). Ainsi, il n’existe que 6 hommes et 7 femmes de plus de 50 ans, toutes séries confondues.
La conclusion semble d'ailleurs en elle-même peu crédible. Les femmes d’ouvriers auraient donc été à la fois mieux nourries et raisonnablement active leur permettant d’éviter une hypominéralisation carentielle dans l'enfance et l'ostéoporose post-ménopausique. La déminéralisation par conjonction de carence dans l’enfance et d’une hyperactivité chez l’homme n’est pas démontrée chez le sujet actuel, seule une étude réalisée en Inde de 1996 avait émis l’hypothèse de son existence.
A noter, l’absence de présentation des résultats des groupes séparés ne permettant pas d’apprécier les effectifs par sites et classe d’âge,de nombreuses erreurs dans la mise en forme (Tableau 1 avec intitulés erronés, inversion des figures a et b).
Une étude portant sur des effectifs plus importants avec une méthodologie rigoureuse est souhaitable.

21/04/2009

Microstries dentaires et nutrition des paléo-indiens d’Alaska


Les dents se strient sous l’effet mécanique des constituants du bol alimentaire. Les alimentations à base de viande donnent des stries différences de celles à base de végétaux. S. El-Zaatari (Journal of Archaeological Science 2008 35 : 2517-22) a étudié deux populations archéologiques de Point Hope en Alaska, des Ipiutaks (100BC-500AD) et des Tigaras (1200-1700AD), provenant de sites fouillées vers 1940 et les a comparé à des populations paléo-indiennes Aleut et Arikara. Les Ipiutaks étaient des chasseurs de caribous et les Tigaras étaient essentiellement des chasseurs de baleines, alors que les Aleuts consommaient poissons, coquillages et phoques et que les Arikaras avaient une alimentation basée sur les céréales et la chasse (bison, antilopes..).
Les molaires des Ipiutaks présentent moins de microstries dentaires, de micropuits et sillons que celles des Tigaras. La morphologie des stries dentaires des Aleuts diffère de celles de ces deux groupes. Enfin, les dents des Arikaras, dont l’alimentation était mixte, présentent moins de microstries, puits et sillons que ces trois populations.
Cette étude confirme en tous points les données archéologiques et illustre l’intérêt de l’analyse des microstries dentaires pour la paléonutrition qui avait été montré dès 1981 par PF Puech, paléo-odontologiste français (travail cité par l'auteur).

15/04/2009

Caries dentaires au Portugal au 19° siècle


La bonne conservation archéologique des dents en fait une source précieuse d’informations paléo-odontologiques. Une des difficultés rencontrées est la rareté des séries de références bien documentées pour établir des comparaisons entre des populations passées et actuelles en Europe. L’étude menée, en collaboration notamment avec S. Hillson qui fait autorité en paléo-odontologie, par S.N. Wasterlain (American Journal of Physical Anthropology 2009 disponible on line pre print) va contribuer à combler cette lacune.
Les auteurs ont étudié les caries et les pertes dentaires ante mortem dans la série de squelettes du 19° siècle de Coimbra au Portugal, pour laquelle on connait l’identité et l’activité professionnelle de chaque sujet. Ils ont analysé 600 individus et plus de 9500 dents. Les constatations principales sont l’absence dans cette population de variation sexuelle importante bien que les dents supérieures soient plus atteintes chez les femmes, l’augmentation de la prévalence des caries avec l’âge, une atteinte préférentielle des secteurs prémolaires et molaires et des surfaces occlusales. Le parodonte n’est pas corrélé aux caries.
Les auteurs ont principalement comparé leurs résultats avec ceux provenant des études de séries du Kenya (Manji, 1989) et de Chine (Lian, 1989). De grandes similitudes de prévalence en terme de dents atteintes, progression avec l’âge sont notées avec ces populations. En revanche, les pertes ante mortem sont plus fréquentes dans la série portugaise.
Les auteurs n’ont pas exploité les données épidémiologiques concernant la situation sociale des sujets. Ils n’ont pas été en mesure de comparer leurs résultats aux données actuelles au Portugal, en cours de récolte.
Les résultats obtenus sont assez classiques dans les populations ayant un accès réduit aux soins mais l’importance numérique de cette série en fait une incontournable référence statistique pour les études paléo-odontologiques à venir.

12/04/2009

Scanners et momies


L'imagerie médicale moderne et notamment les scanners 3D sont de plus en plus utilisés pour l'étude anthropologique et paléopathologique des momies. O'Brien et Coll (International Journal of Osteoarchaeology 2009; 19: 90–98) ont analysé 31 articles contenant des études scannographiques de momies publiés de 1979 à 2005. Ils ont établi une grille d'analyse intégrant à la fois la formation technique des auteurs (radiologues ou non), des critères méthodologiques et le contenu scientifique (résultats et conclusions) des articles. Ils relèvent notamment l'absence de radiologues parmi les signataires des articles 26% des cas. Les protocoles scannographiques utilisés ne sont indiqués que dans 67% des travaux. La plupart des scanners n'ont pas été effectués pour une problématique préalable, c'est à dire que l'imagerie était à l'origine de la démarche scientifique et n'était pas utilisée pour vérifier une hypothèse. Les scanners ont été effectués pour étudier les procédés de momification (74%) et/ou pour une étude paléopathologique (58%).
Les conclusions des articles font appel aux données scannographiques dans 84% des cas mais sans que cela concorde nécessairement avec les buts initiaux de l'étude (36%) et apporte des réponses précises à un questionnement préalable (32%). En appliquant un système d'évaluation du contenu scientifique, les auteurs estiment que les conclusions proposées reposent sur un argumentaire scientifique faible dans 61% des cas.
Les auteurs concluent à la nécessité que les études scannographiques des momies soient réalisées avec une problématique et des hypothèses clairement établies au préalable. Ils proposent que soient définis des protocoles d'étude avec des scanners corps entiers suivis d'études focales d'organes selon des protocoles adaptés. Les équipes, enfin, doivent associer aux anthropologues et paléopathologistes des radiologues dont certains peuvent avoir notamment une compétence particulière dans l'imagerie musculo-squelettique, ce qui est le cas d'au moins un des auteurs de l'article, le Pr RK Chhem.

09/04/2009

Robert Wilson Shufeldt

Robert Wilson Shufeldt (1850-1934) était le fils d’un amiral des Etats-Unis. Il fit d’abord une carrière militaire qui l’amena, pendant la guerre de Sécession, à servir sous les ordres de son père dans la marine. Il fit ensuite des études de médecine puis demanda être affecté dans les zones de l’Ouest: Fort Laramie dans le Wyoming. En raison de problèmes cardiaques, il prit une retraite anticipée et se consacra à des travaux ornithologiques dans le Sud-Ouest des Etats-Unis. Scientifique passionné, il est l’auteur de plus de 1100 articles sur la faune des Etats-Unis. Il est enterré dans le cimetière des vétérans d’Arlington.
L’article («Notes on palaeopathology» dans le journal de vulgarisation scientifique Popular Science Monthly 1893 42, 679–684), dans lequel, le premier, il emploie le mot Palaeopathologie est très court. Il y décrit des séquelles de fractures sur des os d’oiseaux. Il définit le mot «Palaeopathology» (palaeo : ancien et pathos : souffrance comme le «terme désignant toutes les maladies ou conditions pathologiques trouvées fossilisées sur des restes d’animaux d’espèces éteintes ou fossiles».
Ce sera sa seule contribution à la paléopathologie qui ne se développera qu’avec les travaux du chercheur franco-anglais Marc Armand Ruffer.


Marc Armand Ruffer (1859-1917), le premier paléoparasitologue


Marc Armand Ruffer est né à Paris en 1859. Sa famille, originaire de Lyon, immigra en Grande- Bretagne. Il étudia la médecine à Oxford puis à Londres et s'orienta vers la bactériologie. Il fut l'élève de Pasteur et de Metchnikoff à Paris. Il dirigea l'Institut Britannique de Médecine Préventive puis, en 1893 pour des raisons de santé, il accepta la chaire de bactériologie à la faculté du Caire. Il jouera un rôle majeur dans l'organisation de la lutte contre les épidémies de choléra et de peste comme responsable du bureau des quarantaines d'Egypte et délégué de l'Egypte dans les Conférences internationales sur les quarantaines.

Il fut l'un des premiers à pratiquer des autopsies sur des momies. En 1909, il décrivit des oeufs de bilharzies présents dans les reins de deux momies contemporaines de la XXe dynastie (1250-1085 av. J.-C.) (Note on the presence of "Bilharzia haematobia" in Egyptians mummies of the Twentieth Dynasty). En 1910, en autopsiant la momie de Nesperenhep, prêtre d'Amon qui avait vécu en 1000 av. J.-C., il découvrit un mal de Pott avec un abcès du psoas, démontrant ainsi que la tuberculose était présente dans l'Egypte ancienne. Il effectua de nombreuses autopsie de momies, décrivit des cas de nanisme et fut le premier à diffuser le terme de "Palaeopathologie". Il fut anobli et mourut à l'âge de 57 ans en 1917, lors du torpillage devant Salonique, du navire qui le transportait.

Il est considéré comme le fondateur effectif de la paléopathologie, même si le terme avait été inventé avant lui par RW Shufeldt, et de la paléoparasitologie.

08/04/2009

Eléments trace, caries et tartre

Le Strontium (Sr) et le barium (Ba) sont des éléments-traces utilisés en paléonutrition. Les produits de la mer sont pauvres en Ba. Le rapport Ba/Sr est utile pour apprécier la part relative d'aliments issus de la pêche dans l'alimentation des populations côtières. M Arnay-de-la-Rosa et Coll ont confronté les données Sr et Ba, aux taux de caries dentaires et de dents présentant des dépots de tartre d'une population inhumée au 18° siècle dans l'Eglise de La Conception à Ténérife aux îles Canaries (Journal of Archaeological Science 2009;36:351-358).
Ces sépultures correspondait à deux groupes sociaux : les plus aisés étaient inhumés auprés de l'autel, les autres, à distance.
Les sujets les plus aisés avaient les taux les plus forts de caries et de calculs, témoignant, selon les auteurs, d'une alimentation plus riche notamment en hydrates de carbone. Parmi l'autre groupe, certains sujets appartenant probablement à des familles de pêcheurs semblait avoir eu une alimentation plus riche en poisson. Cependant, les proportions et les taux de Ba et Sr ne sont pas en faveur d'une importante consommation de poisson dans l'ensemble de cette population.
Cette étude montre l'intérêt d'associer aux dosages des éléments-traces, d'autres paramètres bioarchéologiques comme les données paléo-odontologiques.

06/04/2009

Spina bifida avec méningocèle sur une momie égyptienne


Les anomalies de fermeture du tube neural au niveau caudal sont à l'origine des spina bifida. Il est fréquent de découvrir sur des radiographies des spina bifida occulta qui sont seulement l'absence d'un ou plusieurs arcs postérieurs du sacrum et ont rarement des conséquences fonctionnelles. Beaucoup plus graves sont les spina bifida aperta où l'absence de mur postérieur vertébral lombo-sacré entraîne une hernie méningée avec, dans les formes les plus graves, une invagination dans la poche méningée de racines nerveuses. Ces dernières formes ont des conséquences neurologiques majeures et sont souvent létales à court ou moyen terme.
R. Boano et Coll ont publié l'étude exhaustive d'un cas observé sur une momie naturelle égyptienne d'un enfant de 6 mois provenant du site d'Asiut, fouillé au début du 19° siècle, et daté de 4000 BP environ (European Journal of Paediatric Neurology 2009; 30, 1-7). Ces auteurs ont étudié la déhiscence osseuse par scanner 3D et une examen histologique a confirmé l'extériorisation du tissus méningé dans la poche sous cutanée.
Ce cas est tout à fait exceptionnel et cette étude bien documentée est associée à une importante bibliographie sur les spina bifida en paléopathologie.

02/04/2009

Traitement par le mercure au Moyen age

Les textes historiques indiquent que les traitements de la lèpre et la syphilis au Moyen âge reposaient sur des médicaments à base de mercure (sulfate de mercure), utilisé aussi comme colorant pour la couleur rouge dans les enluminures des manuscrits. Ce minéral très toxique a une haute affinité pour les tissus dont les os. Rasmussen et Coll (Journal of Archaeological Science 2008;35 :2295-2306) ont analysé les taux de mercure dans des ossements humains médiévaux danois conservés dans des musées et provenant de 6 sites.
Ils ont analysé des squelettes présentant des lésions de lèpre ou syphilis et aussi un type de lésion jamais décrite en paléopathologie qu’ils ont nommé « Focal Osteolytic Syndrome » (FOS). Des squelettes de moines ont également été analysés, car certains pouvaient avoir été en contact avec le mercure en préparant les traitements et d’autres, en réalisant des enluminures.
Les auteurs ont démontré que le mercure ne provenait pas du sol et qu’il n’y avait pas de diagenèse significative.
Pour les syphilitiques, un taux élevé a été retrouvé dans 40% des cas. Pour les lépreux, ce taux est de 79%. Aucun cas de FOS n’a de taux élevé de mercure qui ne devait donc pas être utilisé pour le traitement de cette affection. Parmi les moines, dans un seul site, 5 ont des taux élevés qui pourraient correspondre à des absorptions passives avec l’encre des enluminures ou la préparation des traitements.
Ces résultats sont en accord avec les données historiques car si une partie seulement des syphilitiques était traitée par des vapeurs de mercure, tous les lépreux l'étaient et il était probable qu’une exposition passive au mercure était fréquente au Moyen âge.

01/04/2009

Scythes et monte à cheval


Les peuples cavaliers ont régné sur des territoires immenses. Les Scythes en furent parmi les plus célèbres. La pratique depuis le plus jeune âge de la monte à cheval est susceptible de laisser des marques durables sur le squelette, au delà des classiques jambes en parenthèses (genu varum) popularisées par les bandes dessinées d’un célèbre cowboy !!
E. Wentz et Coll ont publié l’étude paléopathologique de deux squelettes datés de 350 BC découverts dans un tumulus royal dans le Sud de l’Ukraine (International Journal of Osteoarchaeology 2009; 1:107-115). Ces squelettes sont mal conservés avec la moitié environ d’un squelette très altéré d’un adulte d’environ 25 ans et le tiers d’un adulte mature. Les marqueurs osseux retenus par les auteurs comme témoignant d’une pratique intensive de l’équitation sont notamment la présence sur les quelques vertèbres conservées de lésions arthrosiques et de nodules de Schmorl (hernies intra-spongieuses vertébrales). Les auteurs appuient leur hypothèse sur le fait que dans une population paléoindienne nord-américain consommant des chevaux mais ne les ayant pas domestiqué qu’ils ont étudié et dont ils présentent les résultats, les nodules de Schmorl sont rares (5% pour 38 sujets). Par ailleurs, une asymétrie des crêtes interosseuses postérieures des tibias d’un sujet serait les conséquences de montée et descentes fréquentes de cheval, des séquelles de fractures seraient liées des chutes de cheval et une asymétrie des ulnas, à l’usage de l’arc chez le sujet âgé.
Même si il est tout à fait possible qu'effectivement ces restes appartiennent à des sujets ayant pratiqué intensément la monte à cheval, les arguments mis en avant sont légers. Cette étude me semble illustrer le danger d’un raisonnement circulaire pour l'étude de marqueurs d'activités. Ce sont des Scythes, les Scythes montaient à cheval et tiraient à l’arc donc toutes les constatations anatomiques et pathologiques sur deux squelettes même très incomplets sont liées à leur mode de vie supposé. Ainsi, les nodules de Schmorl que l’on peut rencontrer chez bien des adolescents aujourd’hui, en particulier en cas d'activité physique intense (gymnastes), ne peuvent être mis en relation aussi directe avec la pratique équestre.
Une étude bien plus précise de marques osseuses de la pratique équestre sur le squelette d’une femme découvert dans une sépulture Hunnique, travail malheureusement non cité par les auteurs, avait été publiée par J Blondiaux (A propos de la Dame d’Hochfelden et de la pratique cavalière : in La femme pendant le Moyen âge et l’Epoque moderne : Dossier de documentation archéologique N° 17, 1994, CNRS édit, 97-110).