Une très intéressante analyse critique de cet article a été publiée dans le Bulletin de la Société de Pathologie exotique par J.F. Pays, médecin expert reconnu du paludisme (Bull Soc Pathol Exot, 2010, 103:65-8). Cet auteur démonte point par point l'argumentaire de ces auteurs. Il rappelle notamment que l'ostéonécrose citée (Maladie de Freiberg) est une affection localisée au pied à conséquences purement mécaniques pour l'appui, que la fracture du fémur est douteuse et pourrait être post mortem, que la fente palatine a peu de conséquence également.
Particulièrement intéressante est son analyse de la signification des résultats des analyses concernant le paludisme. On ne peut en effet affirmer que la présence de marqueurs immunologiques du parasite le plus dangereux du paludisme signifie que le sujet avait une forme grave voire mortelle de la maladie. On peut simplement retenir qu'il avait été piqué probablement de nombreuses fois par des moustiques qui lui avaient inoculé Plasmodium falciparum. Les faits scientifiques s'arrêtent là, le reste comporte des supputations voire des erreurs manifestes d'interprétation qui ont eu comme effet (ou but inavoué pour moi) de donner une grande audience à cette publication.
Le problème de la difficulté à connaître la paléoépidémiologie du paludisme en Egypte est bien développée dans cet article qui peut être téléchargée gratuitement à partir de la revue en cliquant sur le titre de cette note.