15/04/2009

Caries dentaires au Portugal au 19° siècle


La bonne conservation archéologique des dents en fait une source précieuse d’informations paléo-odontologiques. Une des difficultés rencontrées est la rareté des séries de références bien documentées pour établir des comparaisons entre des populations passées et actuelles en Europe. L’étude menée, en collaboration notamment avec S. Hillson qui fait autorité en paléo-odontologie, par S.N. Wasterlain (American Journal of Physical Anthropology 2009 disponible on line pre print) va contribuer à combler cette lacune.
Les auteurs ont étudié les caries et les pertes dentaires ante mortem dans la série de squelettes du 19° siècle de Coimbra au Portugal, pour laquelle on connait l’identité et l’activité professionnelle de chaque sujet. Ils ont analysé 600 individus et plus de 9500 dents. Les constatations principales sont l’absence dans cette population de variation sexuelle importante bien que les dents supérieures soient plus atteintes chez les femmes, l’augmentation de la prévalence des caries avec l’âge, une atteinte préférentielle des secteurs prémolaires et molaires et des surfaces occlusales. Le parodonte n’est pas corrélé aux caries.
Les auteurs ont principalement comparé leurs résultats avec ceux provenant des études de séries du Kenya (Manji, 1989) et de Chine (Lian, 1989). De grandes similitudes de prévalence en terme de dents atteintes, progression avec l’âge sont notées avec ces populations. En revanche, les pertes ante mortem sont plus fréquentes dans la série portugaise.
Les auteurs n’ont pas exploité les données épidémiologiques concernant la situation sociale des sujets. Ils n’ont pas été en mesure de comparer leurs résultats aux données actuelles au Portugal, en cours de récolte.
Les résultats obtenus sont assez classiques dans les populations ayant un accès réduit aux soins mais l’importance numérique de cette série en fait une incontournable référence statistique pour les études paléo-odontologiques à venir.