26/08/2009

Les hypothèses pathologiques font « flores »


La découverte, il y a quelques années, de restes d’hominidés de petite taille et de morphologie archaïque dans une grotte de l' île de Flores en Indonésie et datés d’environ 18000 ans a ouvert un débat paléoanthropologie versus paléopathologie qui continue. S’agit t’il d’une nouvelle espèce d’hominidés fossiles Homo floresiensis proches des homo erectus qui aurait évolué dans un contexte insulaire vers le nanisme ou de cas pathologiques d’homo sapiens?
Deux hypothèses pathologiques viennent encore d’être récusées. I. Herrshkovitz et al avaient émis l’hypothèse qu’il s’agissait d’un syndrome de Laron, une maladie endocrinienne congénitale très rare responsable d’une insensibilité à l’hormone de croissance (American Journal of Physical Anthropology 2007, 134 : 198-208). Cette hypothèse vient d’être récusée par D. Falk et coll (American Journal of Physical Anthropology 2009, 140 : 52-63).
De même, l’hypothèse d’une déformation du crâne LB1 liée à une atteinte malformative sévère avait été proposée par T Jacob (Proceedings National Academy of Sciences USA 2006 103 13421-6). Des modélisations 3D et de nouvelles études tendent à minorer l’importance de ces déformations. Pour Y. Kaifu et al, il s’agirait d’une plagiocéphalie, anomalie mineure, fréquente et sans conséquences physiologique de la base du crâne (American Journal of Physical Anthropology 2009, 140 : 177-85).
Les hypothèses paléopathologiques pour expliquer la morphologie de ces fossiles ont largement alimentées les revues scientifiques et les réunions internationales. Il semble difficilement admis par certains chercheurs que des hominidés aient pu évoluer vers une espèce endémique naine en étant en milieu isolé comme le firent les éléphants nains de Sicile, les hippopotames de Malte ou les mammouths de la presqu’île de Wrangel en Sibérie.