24/08/2009

Brucellose chez un australopithèque ?


D’anastasio et coll ont étudié la paléopathologie de vertèbres (D9-L5) d’un Australopithecus africanus (ST431) découvert à Sterkfontein (PLos one 2009, 4, 7, e6439). La présence de lésions du corps vertébral de L4-L5 et surtout d’une lyse du bord antéro-supérieur du corps de L5 est interprétée comme caractéristique d’une infection par Brucella et présenté comme le plus ancien cas connu de brucellose osseuse.
Le caractère pathognomonique de la brucellose de ces lésions du bord antérosupérieur des vertèbres fait débat. En particulier, S Mays les a étudié dans une série historique et les a observé dans 4% des cas (International journal of Osteoarchaeology, 2007, 17, 2, 107-111). Selon cet auteur, des hernies intra spongieuses dont on connait la fréquence (ex « maladie de Scheueurmann ») seraient principalement à l’origine de ces lésions.
Sa conclusion était que les lyses du bord marginal antérieur des vertèbres ne sont pas suffisantes pour diagnostiquer une brucellose en l’absence d’autres arguments : autres lésions osseuses ou preuves biomoléculaires d’ADN de brucella. Cet auteur est bien cité dans l’article de D’anastasio et coll, mais il est simplement indiqué que S. Mays a proposé d’autres diagnostics comme les hernies intra spongieuses !!
Le cas publié dans Plos n’a pas les critères de diagnostic d’une brucellose selon S. Mays car il n’y a pas de lésions extravertébrales décrites ni d’étude d’ADN bactérien, qui imposerait cependant une destruction inacceptable d’une partie de cette pièce. Le diagnostic de brucellose est donc une hypothèse intéressante mais pas la seule.