24/09/2009

Jules Le Baron (1855-1902)

Jules Le Baron a soutenu une thèse de médecine à Paris en 1881 intitulée « Lésions osseuses de l'homme préhistorique en France et en Algérie » éditée chez A. Derenne. Ce sera l’unique publication connue de ce médecin passionné d’anthropologie.
Cette thèse est la première publication francophone spécifiquement consacrée à la paléopathologie. L’auteur a étudié des collections rassemblées dans des musées et collections diverses à Paris (Muséum, Musée Broca, Musée Dupuytren).
Son but était « d’étudier le squelette de l’homme préhistorique, au point de vue des lésions qu’il porte, et d’en tirer des conclusions capables de nous éclairer sur sa pathologie et aussi sur ces mœurs ». Cette définition de la paléopathologie est toujours d’actualité.
Ce caractère fondateur est aussi présent dans le contenu de cette thèse. L’auteur a ainsi longuement discuté le diagnostic différentiel entre les lésions pathologiques et les altérations post mortem, avec notamment le rôle des rongeurs, soulignant l’importance de ce qui sera nommé, bien plus tard, "Taphonomie".
Sa thèse reposant sur des études de cas, avec le plus souvent des os isolés notamment des fragments de crânes, et les connaissances médicales de l’auteur étant celles de la fin du 19° siècle, il n’est guère possible d’utiliser ses données sans un nouvel examen des pièces. Sa vision des hommes préhistoriques était aussi celle de son temps : « Piller et conquérir, telle a été et est encore la vie des peuples sauvages ».
Il n’en reste pas moins que Jules Le Baron fut un précurseur. Sa thèse mérite d'être lue et ne doit pas être oubliée quand on évoque l’histoire de la paléopathologie.
Elle peut être téléchargée gratuitement sur le site de la BIUM (cliquer sur le titre de cette note).