05/11/2009

Scoliose congénitale


Les scolioses décrites en paléopathologie ont été le plus souvent acquises au cours de la vie et en rapport notamment avec des lésions tuberculeuses vertébrales (mal de Pott). Les scolioses congénitales, secondaires donc à une malformation d'un ou plusieurs corps vertébraux sont plus rares. L Kilgore et al (International Journal of Osteoarchaeology, 2009 sous presse on line) en décrivent un cas découvert chez un adulte inhumé dans le site nubien de Kulubnarti (AD 550-800).
Ce sujet adulte présente une scoliose à très forte angulation vers la droite dont le sommet est au niveau de la jonction dorso-lombaire. Il s'y associe une asymétrie des clavicules et des omoplates, des insertions musculaires des os coxaux et des fémurs. La marche ne devait être possible qu'avec l'aide d'une canne, et l'existence de conséquences viscérales, sur la fonction respiratoire notamment, est probable.
Cet exemple permet aux auteurs, à partir de la littérature médicale, d'exposer les différentes anomalies possibles de la formation des ébauches des corps vertébraux vers la 4° semaine embryonnaire et leurs conséquences sur la statique du rachis. L'anomalie la plus fréquente à ce stade est un défaut de segmentation qui entraîne la formation d'un bloc vertébral unissant deux vertèbres ce qui est très fréquent et sans conséquences biomécaniques le plus souvent. Les anomalies de formation d'une hémivertèbre peuvent entraîner, comme dans le cas présenté, un déséquilibre statique important avec des conséquences sur le squelette des ceintures et des membres.